Bangkok, the town shake
C’est assez surprenant cette sensation de recommencer un nouveau voyage a chaque changement de pays. A peine arrivé en Thaïlande, nous avons déjà l’impression que l’Indonésie est loin derrière nous et pourtant nous y sommes restés 40 jours. Le sentiment était le même après notre départ de Chine. Qui dit nouveau pays, dit nouveaux repères à construire : langue, monnaie et devise, prix d’une course de taxi, plats locaux, plan de la ville, moyens de transport… Eloigné du travail, un peu de gymnastique cérébrale ne peut pas nous faire de mal.
Et puis en Indonésie, nous sommes restés éloignés des grosses métropoles et autant le dire, l’arrivée à Bangkok est assez saisissante. L’arrivée de nuit nous fait croire que nous venons d’arriver à Hong Kong face à tous ces grattes ciel illuminés. Puis au fur et à mesure de notre avancée, nous nous rendons compte que la ville n’est pas aussi verticale. Dans l’ombre des buildings se cachent des petites rues qui sont autant de quartiers très animés. La première appréhension est passée et on se dit rapidement que cette ville à l’air très sympa. Notre principal regret sera de n’avoir consacré que 3 jours et 4 nuits à cette mégalopole dans l’objectif de se poser à Chiang Mai avant Noël !
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Notre première journée sera consacrée à la visite de quelques sites incontournables de Bangkok comme le grand palais, le Wat Phra et le Wat Pho. Le kraton de Jodja paraît bien ridicule à côté du grand palais qui est l’ancienne enceinte royale de Thaîlande. Un sultan indonésien ne doit pas peser bien lourd face à un roi thaïlandais. Cette enceinte abrite le What Phra qui est un temple bouddhiste (avec un petit bouddha d’émeraude) qu’on apprécie ou pas pour ses dorures flamboyantes.
De notre côté, nous nous sommes davantage attardés devant les superbes fresques du temple qui doivent couvrir des centaines de mètres.
Le Wat Pho est surtout connu pour son immense Bouddha couché. Attirant moins la foule, l’ambiance y est plus paisible et aspire même à une certaine nonchalance, un peu comme Bouddha.
Pour rejoindre ce quartier central, nous avons profité de l’embarcadère juste à côté de l’hôtel pour remonter le courant du Chao Praya. C’est un peu le périphérique de Bangkok mais en version fluviale. L’eau semble en agitation permanente. Elle est presque bouillonnante tant le traffic est dense et incessant. Mais notre regard se laisse surtout attiré par ses berges jalonnées de temples, d’hôtels de luxe et de petits quartiers centenaires tous de bois construits et à la limite de l’effondrement. Nous comprenons assez rapidement que Bangkok n’est pas seulement une fourmilière cosmopolite. C’est un peu le Yin et le Yang. Tout semble s’opposer mais en fait tout s’assemble et se mélange.
Nous nous plaisons alors à passer d’un quartier à un autre. Du palais royal, nous rejoignons le marché aux amulettes. Car ici, comme dans toutes les villes asiatiques, les quartiers sont rationalisés par grande activité. Après la rue des talismans nous rejoignons le quartier chinois de Bangkok où nous passons de la rue des tongues à la rue des embrayages dans un vacarme assourdissant et étouffant. Les ferrailleurs termineront par nous achever. Nous arrêtons alors le premier taxi pour rentrer à l’hôtel et surprise cette course ne semble intéresser personne. Ici les taxis s’appellent les taxi-meters et forcément quand ça coince à cause des bouchons, les courses en centre ville n’intéressent plus aucun chauffeur. Mais alors que font-ils en centre-ville s’ils ne veulent prendre personne ? Nous sommes preneurs d’une explication.
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Ayant bien assommé les enfants le veille, la seconde journée leur sera entièrement consacrée. Nous commencerons par le parc Lumphini où là surprise, ce ne sont pas des canards qui barbotent sur le plan d’eau et ses berges mais de gros varans qui ressemblent à de petits dragons du Komodo. Pourquoi avoir fait des milliers de kilomètres jusqu’à Flores alors qu’on pouvait en voir en plein centre de Bangkok??? ils sont même tellement nombreux que j’ai même failli marcher sur l’un d’entre eux par mégarde. Ce parc met tout la famille d’humeur guillerette comme si nous aussi nous nous étions adonnés à une séance de Taï Chi.
Ce parc est un havre de calme au coeur du chaos. Encore le Yin et le Yang.
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Mais si nous avons crocheté par opportunisme dans ce parc, c’est parce que juste à côté, il y a la ferme aux serpents. En fait ce n’est pas une ferme, mais l’un des services tenue par la croix rouge d’un hôpital spécialisé dans la fabrication d’anti-poison. L’occasion donc pour nous de s’approcher de plus près de tous ces spécimens vénimeux les plus redoutables comme le cobra royal et le python réticulé, pour en savoir un peu plus sur ces longs vertébrés. Les enfants sont souvent une bonne excuse pour faire ce que nous n’aurons pas fait sans eux. D’ailleurs, après la démonstration d’extraction du venin (ils font cracher le venin qui servira à fabriquer du sérum), nous reviendrons dans l’après midi assister à la démonstration de manipulation des espèces les plus dangereuses. Timothée vous en dira plus dans son article.
Toujours un peu plus loin, nous prenons non pas la direction de Patpong, le quartier rouge de Bangkok (Eh oui, c’est la journée des enfants) mais celle d’un gigantesque centre commercial ultra-moderne. Ici il n’y a pas de Père-Noël pendu aux balcons mais il y a suffisamment de décorations pour ne pas faire oublier Noël aux enfants. Donc à 4 jours du big day des enfants, il est temps de remplir un peu la hotte, pour que ce jour de Noël reste magique même a 18000 km de notre cheminée. Ce centre c’est carrément la démesure. Le prix du T-shirt passe de 2 € dans les échoppes de rue à 50 €. On comprend pourquoi l’industrie du luxe se porte si bien. Dans ce centre commercial on y vend même des Rolls Royce, Aston Martins et autre Lambourghuini. Même Simon trouve ça indécent : « Ils sont bêtes, ils ne vont pas pouvoir descendre les voitures par l’escalator ». « Non, mon fils, le capitalisme n’a aucune limite ». Nous entamons rapidement et discrètement nos emplettes pour sortir un énorme sac à la main sans que les gars s’en rendent compte. C’est bien des gars !
Le retour se fera en Sky Train. C’est comme à Hong Kong, les transports les plus modernes sont au dessus de la ville, dans le ciel…
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Pour le troisième jour nous décidons de prendre de la hauteur non pas pour parcourir l’autoroute à pied mais pour se rendre à la Golden Mountain où se niche un nouveau Bouddha qui plane au-dessus de la ville. Même si les enfants s’adonneront à une bruyante prière, c’est surtout pour la vue sur Bangkok qu’il est intéressant de gravir la centaine de marches qui grimpent vers le sommet.
La vue panoramique est très sympa et c’est pour nous l’occasion d’apercevoir un embarcadère à deux pas du temple. 5 minutes plus tard nous nous retrouvons dans un barque de 20 mètres de long lancée à vive allure sur un Khong (canal) de même pas 10 mètres de large. Il faut rabaisser rapidement le toit pour passer sous les ponts et serrer les fesses lorsque l’on voit le même engin arriver droit sur nous. L’eau du canal tangue de tout bord un peu comme si on venait de faire un plongeon dans la baignoire. Je ne pense pas que les capitaines soient adeptes du Taï Chi.
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N’ayant pas de destination précise nous nous retrouverons débarqués par chance à 200 m de la maison de Jim Thompson. Il s’agit de l’ancienne résidence d’un exportateur de soie américain. Ce sera l’occasion de voir en direct la manière artisanale pour démêler les cocons pour obtenir du fil de soie.
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Ensuite, nous irons faire nos curieux pour voir la rue des routards avec ses guesthouses, ses boutiques et ses bars : c’est enfin ici que nous trouverons des tongues pour Timothée que nous cherchons depuis des jours!!! oui y’en a plein des tongues mais pas pour les enfants!
Nous finirons la journée par une visite du musée du Siam adapté aux enfants pour commencer à s’approprier l’histoire de la Thaïlande. Enfin n’étant pas encore rassasié de Bouddhas, nous prenons la direction du Wat Aron, un nouveau temple, recouvert de mosaïques et à partir duquel nous profitons du coucher de soleil sur Bangkok.
L’heure pour nous de rentrer par le Chao Phraya Express pour savourer un bon dîner dans un simple Food Center.
Ciao Bangkok et à bientôt, c’est promis.